Unité des travailleurs et démocratie à tous les niveaux !
L’éditorial de Grégoire Connolly
Depuis notre dernier numéro (1), la lutte de classe s’est développée à Lyon : en témoignent les grèves des agents municipaux et des salariés des TCL.
À la Ville de Lyon, le “Pacte social” promu par la majorité EELV-PS-LFI-PCF… est déjà largement ébréché par la mobilisation des agents municipaux : la grève de rentrée contre l’application de la loi Dussopt-Macron (2) et la casse du droit de grève était appelée par leurs 7 syndicats, dont « aucun n’a voté en faveur du Pacte » (“L’interview”, page I), et a provoqué des frictions dans la majorité municipale (“La lettre ouverte”, page II). Le 30 septembre, l’ensemble des syndicats appellent de nouveau à la grève le jour du Conseil municipal.
30 septembre : jour de grève aussi aux TCL. Troisième journée d’une grève massive qui a surpris tout le monde, parce qu’elle « vient de la base » des conducteurs de bus (“Chronique de la grève”, page I). Au cœur de leur grève : unité et démocratie. « Tous les dépôts sont unis derrière la même cause. Les syndicats soutiennent, et on demande qu’ils soient unis, comme nous, pour ne laisser aucune chance à l’échec » nous dit l’un d’eux. « Ça tient à cœur à beaucoup de grévistes qu’ils se représentent aussi par eux-mêmes. La délégation, composée de représentants sur chaque dépôt, a été adoptée par l’assemblée des grévistes. On a cherché des revendications qui unifient, elles ont été rassemblées et mises au vote » renchérit un autre. Qui osera rétorquer que les travailleurs ne sont “pas prêts à se mobiliser” et à prendre en main leurs affaires ?
Unité et démocratie : des questions qui traversent la lutte des agents municipaux. Le maire de Lyon travaille à la division. En août, il cassait le droit de grève et montait les usagers contre les agents. Là, il annonce un geste salarial… minime, pas pour tous, pas égal (les policiers municipaux toucheront plus), et promet de « sanctuariser le temps de travail »… de certains agents. « De quoi s’acheter la paix sociale ? » interroge Le Progrès. Le maire répond que sa majorité a « préféré saisir l’opportunité de mettre en place la loi (sic) selon [ses] conditions ». Tout est dit !
Une réponse : « Unité ! » et construction démocratique de la grève.
Unité et démocratie, à la base… comme à l’échelle nationale ! Puisque, rien qu’autour de Lyon (3), se multiplient les appels locaux à la grève contre la même loi Dussopt : Vaulx-en-Velin (19/09), Corbas (27/09), Lyon (30/09)… À tous les niveaux, du local au national, unité et démocratie sont les meilleures armes de la classe ouvrière dans sa lutte contre la politique Macron : de la grève locale jusqu’au combat pour la constitution d’un gouvernement de la majorité travailleuse. Discussions que nous vous proposons de mener dans l’assemblée ouvrière pour l’unité de la région lyonnaise qui se tiendra le 11 octobre (“L’appel”, page I).
(1) La Tribune des canuts n°14 (été 2021) est consultable sur latribunedescanuts.fr
(2) Cette loi dite « de transformation de la fonction publique » (2019) est une “loi Travail” appliquée au secteur public. Parmi tant d’autres régressions sociales, elle annule les accords locaux plus favorables que la norme nationale en matière de temps de travail des agents territoriaux, avec perte de congés et/ou allongement de la durée de travail hebdomadaire à la clé.
(3) À laquelle on peut ajouter Grenoble, Montpellier, Paris, et bien d’autres villes.