Lisez le communiqué n°3 de la liste ouvrière d’unité « LYON 100% SOCIAL »
À peine venait-il de se tenir, le premier tour des élections municipales était pratiquement oublié.
Et pour cause : l’épidémie de coronavirus s’étendait déjà massivement, causant ses ravages et devenant légitimement la première préoccupation de tous.
La veille le premier ministre décrétait la fermeture des bars et restaurants. Dès le lendemain de ces élections, le même président de la Ve République, qui quatre jours avant avait « pris sa décision » de les maintenir malgré les alertes, le même Macron était amené à décider du confinement général de la population.
Ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, n’a pas cessé par ses mesures de faire passer les intérêts des banques et des capitalistes avant ceux de la population : il porte une lourde responsabilités dans la situation.
Les soignants – ceux aujourd’hui érigés en héros mais qui depuis plus d’un an étaient en grève et manifestaient pour obtenir des moyens sans être entendus – ne manquent pas de le souligner : les pénuries de lits et de personnels, de masques, de tests… sont le produit de l’austérité budgétaire et de l’abandon de toute politique de santé publique digne de ce nom.
Résultat : la liste des victimes s’allonge de jour en jour, les travailleurs de nombreux secteurs – santé, commerce alimentaire, transport logistique, plusieurs industries et services publics… – sont en première ligne sans armes face à l’épidémie ; pour beaucoup d’autres se dresse le spectre du chômage.
Pendant ce temps, loin des déclarations de façade, le gouvernement n’hésite pas à profiter de la crise pour donner des centaines de milliards d’euros aux banques… tout en réservant des miettes (1%, voir au verso) aux mesures d’urgence pour protéger la population.
Il s’agit pour lui - comme pour ceux qui ont unanimement voté à l’Assemblée la loi de finances du 19 mars - de sauver un système financier dont la faillite, annoncée bien avant, a fort peu à voir avec le coronavirus !
C’est pourquoi nous faisons nôtre l’appel (au verso) lancé à l’initiative du journal La Tribune des travailleurs pour exiger l’abrogation immédiate de la loi du 19 mars 2020 et la restitution des 300 milliards d’euros attribués aux banques, pour qu’ils « soient immédiatement affectés à un plan de sauvegarde des travailleurs et de la population laborieuse ».
Les 300 milliards d’euros ne doivent pas aller aux banques,
mais aux mesures d’urgence pour sauver les travailleurs et la population
Là est l’urgence de l’heure. Même si, tôt ou tard, nous aurons l’occasion de revenir sur les résultats du premier tour des élections municipales, en particulier sur le désaveu infligé à Lyon au maire sortant Gérard Collomb et aux partisans de Macron.
Pour notre part, nous tenons à remercier les 65 électeurs qui voté pour notre liste, bien souvent dans les bureaux de vote des quartiers du 9e arrondissement où notre campagne avait été la plus active.
Dans notre profession de foi, nous présentions LYON 100% SOCIAL comme « une liste de combat pour en finir avec la politique du gouvernement Macron-Philippe et de tous ceux qui – issus ou non de la municipalité sortante de Gérard Collomb – veulent continuer de la relayer dans notre ville de Lyon.
À cette politique qui attaque toutes les conquêtes sociales arrachées par les précédentes générations et qui privatise les services publics, appliquant avec zèle les exigences des capitalistes et de l’Union européenne, nous opposons le combat pour les revendications ouvrières. »
À nos 65 électeurs et au-delà, à celles et ceux qui ne sont pas allés voter par crainte du virus ou par rejet du système en place ou qui ont porté ailleurs leur suffrage, à celles et ceux qui étaient privés du droit de vote du fait de leur nationalité… nous disons : ce combat se poursuit.
Par une lettre ouverte, nous allons interpeler les élus lyonnais d’aujourd’hui comme ceux qui veulent l’être demain :
“Il est urgent de réquisitionner les milliards donnés aux banques pour protéger ceux qui sont exposés à l’épidémie, geler les loyers et factures et garantir non pas les profits, mais les revenus et emplois de la population !
Nous avons besoin de plus de logements sociaux,
de décider qu’il n’y aura aucune expulsion ou destruction, mais la construction des logements nécessaires !
Nous avons besoin de places dans nos crèches et nos écoles publiques pour ouvrir un avenir à la jeune génération, comme dans nos hôpitaux publics pour soigner nos anciens et tous les âges !
Pour cela les fonds publics doivent aller aux services publics et à la population, pas à la défense des banques et d’intérêts privés. Prononcez-vous en ce sens !”
La Tribune des canuts 