Déprivatisation de la collecte des déchets ménagers !

Lisez le communiqué (29 avril 2019) du comité  POID 69 :

Après un mois de grève des éboueurs dans la Métropole de Lyon :

Déprivatisation de la collecte des déchets ménagers !

Le comité POID du Rhône est allé à la rencontré des éboueurs du public et du privé durant leurs grèves et à l’issue de celles-ci *. Quel bilan peut en être tiré ?

Constat n°1 : La détermination des éboueurs contre vents et marées

Les salariés de la collecte des déchets ménagers dans la Métropole de Lyon ont fait un mois de grèves pour leurs salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail déplorables : du 19 mars au 5 avril pour agents de la Métropole, du 2 au 19 avril pour les salariés de l’entreprise privée Pizzorno.

Les agents de la Métropolemalgré l’absence d’unité de leurs syndicats pendant la grève, qu’ils ont cherché à organiser par eux-mêmes – ont obtenu une prime de 69 € (sur les 150 € net d’augmentation demandés) et le maintien de 2 ripeurs par camion. Les salariés de Pizzorno – malgré les pressions judiciaires organisées par le patron, soutenu de fait par la Métropole – ont obtenu 65 € brut de prime mensuelle (sur les 300 € d’augmentation demandés pour rapprocher leurs salaires de ceux du public) et des améliorations des conditions de travail.

Le comité POID du Rhône salue la détermination des éboueurs, qui n’ont pas cédé devant les pressions et ont imposé une partie de leurs revendications à la Métropole et à Pizzorno.

Constat n°2 : Leurs revendications salariales demeurent

Selon la presse et certains communiqués, les deux accords signés seraient des « victoires » nettement favorables aux éboueurs, voire « sans réserve » pour ceux de Pizzorno.

Dans les dépôts, parmi les éboueurs eux-mêmes, les avis sont plus mitigés. S’ils ont obtenu des garanties sur les conditions de travail, s’ils ont gagné une « confiance dans la force collective » comme l’indique un délégué de Pizzorno, en ce qui concerne les salaires « pour le dire franchement, on est déçus. On est quand même loin du compte ». Les revendications salariales demeurent donc.

Constat n°3 : La Métropole de Lyon agit bien au compte du patronat

C’est la COURLY, devenu Grand Lyon puis Métropole de Lyon, qui a accru la privatisation de la collecte. « La Métropole veut faire des économies comme ça, et que les patrons du privé fassent du chiffre, en nous payant mal ». Tout est dit par ce salarié. Privatisation et baisse des salaires : c’est pour cela que Collomb a constitué la Métropole de Lyon.

Et puis la Métropole de Kimelfeld a voulu casser la grève au compte du patron : « La Métropole a clairement pris position pour Pizzorno dès le 2 avril. Elle a fait ramasser les ordures par d’autres moyens. (…) Elle n’a rien dit quand le patron de Pizzorno a fait sortir des camions en utilisant une intervention de la police et un recrutement d’intérimaires ».

Une perspective : l’unité ouvrière pour le retour en régie directe,
à 100% publique,
de la collecte et de tous les services publics !

  • Un éboueur de Pizzorno indique : « Je pense que notre grève a eu un impact sur leur conflit » dans le public. « Les préavis de grève auraient dû avoir lieu en même temps. La Métropole et Pizzorno auraient lâché plus. Il fallait qu’on soit en contact avant, plus unis avant. »

Oui, pour gagner, il faut l’unité ouvrière dans la grève, à partir des revendications. C’est pourquoi le POID combat pour aider à l’unité contre Macron, ses relais locaux et leur politique au compte des capitalistes.

  • Pour ce délégué syndical : « La “déprivatisation“ est la question posée partout. C’est parce que la Métropole a privatisé qu’on a des salaires plus bas dans le privé. Et ça, c’est partout pareil ».

Pour le POID, cela appelle une réponse politique claire : Arrêt de la privatisation des services publics et de la remise en cause des statuts ! Retour en régie 100% publique de la collecte des déchets, sous le contrôle direct des communes !

Ces exigences conformes aux intérêts des salariés et de la population, sont formulées par le « Manifeste pour une Liste Ouvrière d’Unité à Lyon aux élections municipales de 2020 » que soutient le POID.

Signez ce Manifeste ! Rejoignez le POID !

* Articles, témoignages et interviews d’éboueurs sont à lire dans La Tribune des travailleurs n°184 du 10 avril et n°186 du 24 avril, ainsi que dans son supplément lyonnais La Tribune des canuts n°11, disponibles auprès du POID.