La Tribune des canuts n°11 (avril 2019)

En Europe, toujours une frontière… de classe

La Tribune des canuts n°11

L’éditorial de Grégoire Connolly

De Brexit, il est question dans toute la presse officielle… comme un sujet d’inquiétude à faire disparaître. C’est le reflet de la crainte du Brexit venant des défenseurs de l’Union européenne, au premier rang desquels le patronat qu’elle sert (qui finance cette presse).

Il n’existe qu’une seule presse en France pour soutenir activement le vote “Leave” des travailleurs britanniques, comme positif pour la classe ouvrière de toute l’Europe : la presse du POID.

Le Brexit, c’est aussi une question de classe : on ne rappellera jamais assez que c’est dans les quartiers ouvriers britanniques, et parmi les militants syndicaux et du Labour Party, que le vote “Leave” a été particulièrement massif. Alors même que les dirigeants de ces organisations avaient défendu l’UE contre le Brexit, aux côtés du patronat !

C’est cela que craignent l’UE et ses alliés : que la classe ouvrière – britannique et d’autres pays d’Europe – s’accroche au “Leave” pour briser le carcan des institutions européennes capitalistes, et les gouvernements qui le soutiennent. Travailleurs et jeunes de toute l’Europe subissent et combattent – consciemment ou non – les attaques de l’Union européenne. Le projet retraites du gouvernement Macron ? En 2001, le parlement européen adoptait des préconisations de « hausse des cotisations, recul de l’âge de départ, allongement de la durée de cotisation, allongement de la période de référence [à partir de laquelle est calculée la pensions], (…) encouragement de la mise en place de nouveaux systèmes de retraites »… ça ne vous rappelle rien ?

Car le Brexit, c’est une question de démocratie : le peuple britannique a voté majoritaire- ment “Leave” – et on se souvient comment gouvernement français et UE avaient fait dis- paraître le vote NON de 2005.

Le projet de loi « pour une Ecole de la confiance »* ? Regardons ce que l’Union Européenne a impulsé dans d’autres pays comme en Italie, on retrouve la sauce à laquelle le ministre Blanquer veut manger notre Ecole**. La privatisation de la collecte des ordures * (et des autres services publics) ? Elle découle des critères de Maastricht qui imposent « concurrence libre et non-faussée », baisse drastique des dépenses publiques, et flexibilité du travail pour baisser le « coût » du travail.

Beaucoup se pavaneront aux élections européennes : certains pour « protéger l’Europe », d’autres pour que l’Europe les « protège des migrants », d’autres enfin pour demander poliment une « Europe sociale »… sans même lever le petit doigt pour soutenir la classe ouvrière britannique !

Pour leur part, les militants du POID se rendront le 11 mai prochain à un rassemblement internationaliste Strasbourg, avec des centaines d’autres militants ouvriers et démocrates d’Europe, pour affirmer, sur le terrain de l’organisation internationale du combat de classe : « Cette Europe là n’est pas la nôtre ! Pour une Europe des travailleurs et de la démocratie ! »

Inscrivez-vous à la délégation du Rhône (voir ci-contre – contacter le POID) !

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* Vous lirez dans ce numéro des témoignages du combat des travailleurs de ces secteurs contre les mesures du gouvernement et de ses relais locaux, en application des directives de l’UE.

** Lire à ce propos le livre de Lorenzo Varaldo, L’École renversée (Éditions du Travail – disponible auprès des militants du POID)