Quatre calculs simples pour la rentrée scolaire
L’éditorial de Grégoire Connolly
Pour bien commencer l’année scolaire, voici les quatre opérations fondamentales, qui aident à comprendre l’équation de rentrée.
Les deux premières : soustraction (ou différence) et addition pour comprendre quelle classe est au gouvernement. Vous ferez aisément la différence entre les 340 milliards d’euros déjà touchés par les patrons cette année grâce à Macron et ses prédécesseurs sous dictée de l’Union Européenne (dividendes records, avantages fiscaux, exonérations…) et les 2 milliards d’euros par an promis par ce même Macron dans son “plan pauvreté“. Additionnez à cela la suppression des emplois aidés, la casse des centres sociaux (lire ci-contre) et la déqualification de la jeunesse (page II). Le résultat vous donne l’ampleur de l’affront fait par le gouvernement des patrons à la classe ouvrière.
Troisième calcul : la division, utilisée par le gouvernement pour garder les mains libres. “Voyez combien sont nombreuses les ouvertures de classes dans le département grâce au dédoublement des CP et CE1. Alors bien sûr, pour faire cela à moyens constants, je dois augmenter les effectifs des CM2, laisser les maternelles à plus de 30 élèves, engager des contractuels à la place des fonctionnaires.” C’est ce que dit en substance l’inspection académique (lire en page II). C’est bien de division qu’il s’agit, entre enseignants (et leurs écoles), dans le but de pulvériser leur statut. Cette opération s’applique à d’autres situations : les retraites par exemple. Sous prétexte de “privilèges” contenus dans les régimes particuliers, c’est tout le système par répartition que le gouvernement veut pulvériser avec son “régime universel” (lire ci-dessous). En face, les réactions sont-elles à la hauteur ?
Quatrième calcul : la multiplication, qui démontre que malgré les coups et les obstacles, la classe ouvrière est debout. Prenez une grève sectorielle ou locale, et multipliez-la. Vous avez une image nette de la lutte de classe présente. Début 2018 : la puissante grève des cheminots, mais aussi la grève dans les hôpitaux lyonnais – posant le problème de la jonction nationale – et à Enedis, la mobilisation des enseignants de Vaulx-en-Velin sur leurs conditions de travail… Bien souvent, ce qui fait défaut, c’est le contrôle des travailleurs sur leur mouvement, accaparé par les sommets, eux-mêmes divisés.
C’est pour répondre à cette difficulté que le POID aide à la constitution de comités pour l’unité pour dire : « Pas touche à nos retraites ! Maintien des régimes ! » Nous sommes tous concernés par ce combat. Et pour le POID, il participe à la conclusion du premier calcul : ce gouvernement des patrons doit être chassé.