« Ne pourrions-nous pas nous adresser ensemble… »

Dès le 7 juin, le candidat du POID, Grégoire PRIVOLT, s’est adressé aux candidats Laurent LEGENDRE (France insoumise), Claire LAINEZ (LO) et Camille CHAUCHAT (NPA) et Mathieu SOARES (PCF) pour leur faire la proposition discutée lors de la réunion publique du 2 juin :Lettre à L LEGENDRE

« ne pourrions-nous pas nous adresser ensemble au maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret et au président de la Métropole de Lyon Gérard Collomb, et exiger qu’ils ouvrent les classes immédiatement et construisent les établissements scolaires publics nécessaires, et cela sans aucune forme de privatisation ? »

 

La lettre à ces candidats :

« Je m’adresse à toi comme aux candidats des autres organisations politiques se réclamant de la défense des travailleurs et de la démocratie, et cela à quelques jours du scrutin. Bien sûr je le fais sans méconnaître les raisons qui ont conduit nos organisations respectives à décider de présenter chacune leurs propres candidats aux élections législatives, notamment dans la 6e circonscription du Rhône.

Mais à en juger par les propos tenus par les uns et les autres ces dernières semaines, il semble que nous partagions le souci de s’opposer aux plans du gouvernement Macron, comme nous avons sans doute été ensemble dans la rue pour défendre les travailleurs et les jeunes contre la loi El Khomri du gouvernement Hollande-Valls-Macron.

Le bureau national du POID l’a indiqué en présentant nos 64 candidatures dans toute la France : « Partisan de l’unité ouvrière et de la démocratie, le POID appelle toutes celles et tous ceux qui rejettent toute légitimité au président Macron et veulent combattre pour la liquidation des institutions de la Ve République et de l’Union européenne à agir dans l’unité sur cet objectif commun. »

Certes ton organisation a peut-être un autre point de vue, d’autres objectifs. Mais notre position n’est pas à prendre ou à laisser : face à toutes les mesures destructrices qui frappent les travailleurs et la jeunesse, nous sommes partisans de l’unité sur une base claire pour faire triompher les revendications ouvrières. C’est ce que nous avons écrit sur notre affiche de campagne : « Pour l’unité des travailleurs et des organisations afin de bloquer les plans destructeurs de Macron, président illégitime au service des capitalistes. »

Or il est une question qui a une acuité particulière à Villeurbanne, où nous faisons face à la fois au représentant de Macron (et de Gérard Collomb), le patron LREM Bruno Bonnell et à l’ex-ministre PS de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem : c’est la défense de l’école de la République face à ceux qui n’ont de cesse de lui porter des coups.

La politique d’austérité des gouvernements successifs — et en particulier ces dernières années le Pacte de responsabilité mis en œuvre par le gouvernement auquel appartenaient tant Mme Vallaud-Belkacem que M. Macron — a sabré des milliards d’euros dans les dotations des collectivités locales, conduisant souvent celles-ci à opérer des « choix » désastreux de réduction des investissements et de coupes budgétaires dans les services publics, y compris l’école publique.

En conséquence des dizaines d’écoles du département, dont plusieurs à Villeurbanne, ne peuvent ouvrir les classes qui devraient l’être au vue de la hausse des effectifs, faute de locaux disponibles. Cela entraine une situation et une rentrée
à venir calamiteuses pour les élèves et leurs parents, comme pour les enseignants : surcharge des classes et des écoles, multiplication des algéco, séparation de fratries, déplacements de familles, ouvertures de listes d’attentes…

Pour nous, pour des centaines de villeurbannais qui ont signé et signent la pétition du POID exigeant « Maintenant, tout de suite, ouverture des classes et construction des écoles nécessaires ! », cette situation ne peut perdurer. À Villeurbanne comme dans toutes les communes concernées, le maire doit décider d’ouvrir immédiatement les classes qui doivent l’être, en lien avec les services de l’Education nationale, et de construire « en dur » les écoles nécessaires.

De la même manière nous n’acceptons pas que la privatisation fasse un pas de plus à l’école avec la mise en « délégation de service public », prévue par la Métropole de Lyon, de l’entretien et de la cantine des deux collèges publics qui doivent ouvrir à la rentrée prochaine à Villeurbanne et Lyon 8e — sachant qu’il faudrait là aussi au moins trois collèges de plus sur ce territoire.

Sur ces questions vitales, comme sur d’autres (défense du Code du travail et abrogation de la loi El Khomri, défense de l’hôpital public et de la Sécurité sociale de 1945, etc.), nous sommes prêts à l’action commune dès à présent, sans at- tendre que s’achèvent les échéances électorales et quel qu’en soit leur résultat.

Alors ne pourrions-nous pas nous adresser ensemble au maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret et au président de la Métropole de Lyon Gérard Collomb, et exiger qu’ils ouvrent les classes immédiatement et construisent les établissements scolaires publics nécessaires, et cela sans aucune forme de privatisation ?

Voilà la proposition que je te soumets, au nom du POID 69 et après échange avec les participants à la réunion publique que nous avons tenue le 2 juin au Palais du travail. Nous sommes prêts à vous rencontrer dans les plus brefs délais pour en discuter. »