Plus que jamais : interdiction des licenciements !
L’éditorial de Grégoire Connolly
Le fabricant de panneaux photovoltaïques Sillia VL (1) a été placé en redressement judiciaire. A nouveau, 130 salariés sont menacés à Vénissieux (et 46 à Lannion).
Ce dépôt de bilan intervient 3 années après sa reprise de l’usine Bosch-Solar, durant lesquelles elle est devenue premier assembleur de panneaux du pays. Personne ne remet en cause la qualité de la production : pour la Compagnie Nationale du Rhône, client majeur, « [ses] panneaux sont bons et ne posent aucun souci d’exploitation » ; le PDG de Sillia annonçait même en janvier « un carnet de commandes puissant (…) avec des perspectives sérieuses » (2).
Alors pourquoi ce dépôt de bilan ? Responsables politiques et médias s’accordent sur un point : Sillia ne répond pas aux intérêts des « investisseurs » qui demandent des bénéfices plus rapidement.
« Les millions d’euros du CICE (3) servent à fermer les entreprises, pas à investir », accuse un élu PCF de Vénissieux. C’est juste… Mais que propose sa mairie PCF ? Elle aussi y va de son argument en faveur du dépôt de bilan (4) : « Peu d’espoirs pour une reprise (…) tant le secteur souffre de la concurrence asiatique ». Le problème, ce serait donc la « compétitivité insuffisante » donc un « coût du travail » trop élevé ? Pire ! Selon la mairie, « Peu d’espoir pour une reprise » car elle ne serait « pas souhaitée par une partie des salariés eux-mêmes (…) car les conditions [de licenciement] offertes par la multinationale [Bosch, au moment de la session] seraient plus « avantageuses » que celles d’une PME »… Mais comme le dit un délégué CGT : « Le départ en pré-retraite Bosch ne va concerner qu’une petite trentaine de personnes. Pour les autres, c’est Pôle Emploi ».
Pour la mairie de Vénissieux, il n’y a donc qu’une perspective : fermer Sillia. Et dans ce cadre, les droits des ouvriers se réduiraient à des conditions « plus avantageuses » de licenciement ! Le gouvernement Hollande appréciera : sa loi El Khomri favorise justement licenciements et baisse du « coût du travail ». Il est bien loin le mot d’ordre « interdiction des licenciements » agité par le PCF de Vénissieux dans ses réunions des dimanches et jours fériés.
Car c’est bien cela qu’il faut : l’interdiction des licenciements, reliée à l’abrogation de la loi El Khomri, toujours à l’ordre du jour. Or, deux candidats aux élections présidentielles se prononcent pour cette abrogation — Hamon et Mélenchon, le candidat du PCF — mais, se dérobant pour le moment à la nécessaire unité sur ce terrain, ils préparent le terrain à la poursuite de la politique des gouvernements Hollande, par des Macron, Le Pen, etc.
Pour le POID, l’abrogation de la loi El Khomri comme le sauvetage des usines et des emplois, c’est le mouvement de millions de travailleurs qui l’imposera ; un mouvement sur lequel pourra s’appuyer une Assemblée Constituante rendant au peuple le pouvoir de décider. C’était le sens de la présence du POID le 18 mars au mur des Fédérés, en hommage à la Commune de Paris, qui a réuni près de 2 000 travailleurs, militants et jeunes de toutes tendances du mouvement ouvrier (notre photo page 1).
Pour le POID, le sauvetage de Sillia nécessite un gouvernement ouvrier qui interdise les licenciements, qui nationalise les industries et les banques. Un gouvernement qui ne craigne donc pas pour cela de rompre avec les institutions de l’Union Européenne et de la Vème République qui les empêchent. C’est le sens de la préparation d’une candidature du POID aux législatives dans la 6ème circonscription du Rhône (Villeurbanne). Rejoignez cette campagne, rejoignez le POID.
(1) 1er producteur français (présent à Vénissieux et Lannion)
(2) Citations : journal patronal Tribune — Acteurs de l’économie
(3) Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi, attribué par l’Etat aux entreprises
(4) Citations : Expressions Vénissieux — journal de la mairie PCF (article mis en ligne le 24 février).