
Du 16 au 24 janvier, les salariés de General Electric Grid Solutions SAS à Villeurbanne se sont mis en grève, avec le syndicat CGT, dans le cadre des négociations salariales.
Ils ont obtenu que les 5% d’augmentation générale proposés initialement par la direction deviennent 6% avec un “talon” qui atteindra 170 euros.
Le 18 janvier, notre correspondant Grégoire Privolt s’était rendu sur le piquet devant l’usine où il avait interviewé un groupe d’ouvriers-monteurs en grève.
« Retraites, coût de la vie… il y a un ras le bol général.
C’est une question de survie. »
Quelles est la situation des salariés ?
Chez les ouvriers, on n’arrive même plus à subvenir aux besoins élémentaires. Certains ont même changé leurs horaires pour pouvoir manger à la cantine, moins chère. De plus en plus demandent des avances sur salaires pour payer les factures. D’autres demandent des prêts à leurs collègues pour éviter les intérêts !
Suite au dernier plan de licenciements, même si on a fait reculer en partie par une grève dure, la plupart des 200 emplois que la direction voulait supprimer l’ont été. Notamment parce que les gars sont partis d’eux-mêmes : ils n’en pouvaient plus des pressions, des bas salaires, etc.
Quelles sont les revendications de la grève ?
En NAO, la direction a dit « On ne peut pas faire plus, sinon c’est le déficit. » C’est comme sur les retraites, le “déficit”. Mais même quand l’entreprise va très bien, ils ne concèdent qu’entre 0% et 2% en NAO ! Nous, on exige des vraies négociations en rapport avec l’inflation et la détérioration du pouvoir d’achat du fait de l’absence de réelle augmentation ces dernières années : on demande 8% d’augmentation et 200€ bruts de talon [montant minimum d’augmentation, NDLR]. C’est le minimum quand l’augmentation dépasse les 6% !
Où en êtes vous ?
À Belfort, les salariés ont obtenu 175€ bruts talon, avec 8% d’augmentation. Donc c’est possible ! La direction a essayé de diviser ouvriers et cadres en proposant seulement 100€ bruts aux ouvriers. On n’a pas marché : c’est pour tous ! La direction a alors dit « faire un effort » en donnant la même chose aux cadres. Mais 100€ pour les petits salaires ouvriers, c’est nettement insuffisant, il faut au moins le double. Alors la grève a démarré lundi [16 janvier, NDLR]. On est 120 grévistes depuis 3 jours, avec des AG chaque jour. On espère que la semaine prochaine, on aura gagné !
Vous serez présents à la manifestation en défense des retraites ce 19 janvier ?
Bien évidemment ! Les salaires, c’est une partie du problème. Retraites, coût de la vie… il y a un ras le bol général de tout ce qui nous tombe dessus. L’augmentation de salaire, c’est une question de survie pour les ouvriers ! Tout comme combattre cette réforme : nos conditions de travail sont déjà dures, on ne veut pas les supporter après 60 ans et crever au boulot ! Avec leur réforme, ils cassent la Sécu, alors qu’elle va augmenter les besoins en Sécu des vieux.

L’article du Progrès qui rend compte du résultat de la grève