« Normalité et tranquillité »… pour quelle classe ?
L’éditorial de Grégoire Connolly
Le 1er décembre, Mariano Rajoy – chef du gouvernement espagnol – annonce « une croissance de 3% », à condition que son pays « récupère la normalité et la tranquillité » – en d’autres termes : que s’arrêtent les mobilisations pour la République en Catalogne, largement chargées d’aspirations sociales (lire notre dossier).
« Normalité et tranquillité » pour qui ?
Pour Rajoy, « croissance » signifie « élargir les marges de profits capitalistes » et implique “normalité et tranquillité“ des institutions franquistes de la monarchie. En ligne de mire : les élections du 21 décembre en Catalogne convoquée dans ce but par Rajoy lui-même. Beau chantage. Mais comment comprendre alors que les dirigeants catalans y répondent favorablement, en préparant ces élections ?
Un chantage à la « co-construction » que l’on retrouve en France.
« Nous créerons des emplois si vous nous exonérez de “charges“ sociales » : chantage du patronat… qui aboutit à ce que les licenciements continuent – Vénissieux en est un triste exemple – et que Macron supprime les cotisations patronales à la Sécu (maladie/chômage) ! “Normalité“ pour qui, sinon les patrons ?
« Nous ferons des mesures plus « sociales » si les syndicats participent à la co-construction » : méthode de Macron depuis 7 mois (1)… qui aboutit à l’application des ordonnances cassant le Code du Travail, et à la préparation des pires attaques contre la Sécu, le Bac, la Fonction publique… “Tranquillité“ pour qui, sinon le gouvernement ?
En Espagne comme en France, le refus de rompre avec les institutions du capital amène à la co-construction. La co-construction amène à la poursuite des mesures anti-sociales.
Malgré tout, « en bas », travailleurs et jeunes ne l’entendent pas de cette oreille, comme en témoignent : à Barcelone, la manifestation du 11 novembre où plus de 750 000 catalans ont revendiqué « nous sommes une République » ; en France, la multiplication des grèves sur de vraies revendications, souvent dans l’unité et parfois victorieuses…
Ces aspirations nécessitent un parti qui combatte pour la rupture avec les institutions de la co-construction : Union européenne et Vème République – monarchie franquiste en Espagne. C’est la raison de la présence du POID à la conférence du 2 décembre « Pour l’unité pour Chasser Macron ». Elle a décidé des initiatives sur ce terrain de la rupture (voir ci-contre), conjointement à la préparation d’une conférence ouvrière européenne pour la Rupture avec l’UE de Maastricht.
(1) Méthode à laquelle se sont jusqu’ici pliés les dirigeants
des confédérations syndicales.